Rapport de transparence Posteo
Remarque
Suite à un arrêt de la Cour de justice de l'Union Européenne (CJUE) datant du 13 juin 2019, les services de courrier électronique comme Posteo n'étaient plus soumis aux obligations de la TKG (loi allemande sur les télécommunications) entre juin 2019 et novembre 2021. Par conséquent, la base juridique pour d'éventuels ordres de surveillance des télécommunications (TKÜ) n'existait plus. Posteo n'a pas effectué de TKÜ durant cette période. Suite à l'arrêt de la CJUE, l'Agence fédérale des réseaux avait retiré Posteo de son annuaire des opérateurs de télécommunications.
Le 01.12.2021, une nouvelle TKG est entrée en vigueur, sous laquelle les services de courrier électronique sont désormais également couverts.
Bienvenue dans le rapport de transparence Posteo
Nous souhaitons que vous sachiez à quelle fréquence les autorités effectuent des requêtes concernant les données de nos utilisateurs. Dans ce rapport, nous exposons combien de fois les autorités chargées d'enquêter et les services secrets se sont adressés à nous et à quelle fréquence nous avons dû effectivement divulguer des données de contenu. De plus, vous apprendrez combien de fois ces requêtes ont été déposées correctement et combien de fois elles étaient illégales. Ce rapport comprend toutes les demandes des autorités que Posteo a reçues jusqu'à fin décembre 2019. Nous avons séparé en deux l’affichage des chiffres pour les années 2019 et 2021 car les fournisseurs des messagerie électronique n’étaient plus soumis aux obligations de la TKG (loi allemande sur les télécommunications) depuis un arrêt de la CJUE en juin 2019, et ce jusqu’à novembre 2021.
Nous publions les requêtes des autorités
Étant donné que de nombreuses demandes des autorités reçues par Posteo ne respectent pas les dispositions légales, nous consacrons un paragraphe spécial aux manquements survenant dans les procédures de demandes de renseignement. Dans ce paragraphe, nous dénonçons particulièrement le chaos qui règne dans la façon de faire la demande de données personnelles d'après le TKG §113 (loi allemande sur la surveillance des télécommunications). Nous démontrons que de graves problèmes de sécurité existent, que des violations régulières du droit surviennent et que le déficit de contrôle ne fait qu'aggraver la situation.
Nous appuyons notre critique sur notre propre documentation et publions des exemples de requêtes illégales des autorités. De plus, nous publions notre échange de courriers avec la commissaire fédérale à la protection des données, les commissaires à la protection des données des länder et les ministères de la justice de chaque land. Ainsi, vous avez un aperçu des efforts fournis quotidienement par Posteo pour protéger vos données.
De plus, nous nous intéressons à l'instrument de contrôle de la réserve de compétence du juge qui, d'après nous, ne correspond pas aux compétences qui lui ont été assignées. Toutes les demandes de surveillances semblent être acceptées. Cependant, pour garantir l'efficacité de la réserve de compétence du juge, aucune statistique n'est relevée pour le confirmer.
Nos objectifs
En mai 2014, Posteo était le premier opérateur de télécommunications allemand à publier un rapport de transparence. Avant cela, nous avons demandé de vérifier par le biais d'un avis juridique la légalité d'une publication de rapports de transparence par des opérateurs allemands. Grâce à cette initiative, nous avons poussé d'autres fournisseurs allemands à publier des rapports de transparence, notamment la Deutsche Telekom. Avec notre rapport de transparence, nous souhaitons que les abus et procédures illégales apparaissent en plein jour et qu'un débat puisse s'ouvrir sur ce sujet.
Nous souhaitons également que quelque chose change : bien que le gouvernement fédéral ait été informé de ces abus il y a plusieurs années déjà, la sitation ne s'est apparemment pas améliorée. Le contrôle démocratique sur les demandes de renseignement étatiques et les mesures de surveillance en Allemagne doit par conséquent être renforcé. Nous donnons des impulsions dans ce sens dans notre rapport de transparence. Par exemple, nous appelons de nos voeux plus de fonds pour les organes de contrôle.
Vous trouverez des réponses aux questions fréquentes sur les procédures et principes légaux ainsi que la réaction de Posteo aux requêtes des autorités dans notre rubrique"Informations générales & questions fréquentes".
Demandes d'information :
Remarque : nous sommes un fournisseur de messagerie spécialisé dans la protection des données et doté d'un concept global de minimisation des données. C'est pourquoi nous ne disposons ni de données à caractère personnel (comme le nom et l'adresse de nos clients), ni des adresses IP dynamiques de nos clients. Si Posteo est contraint par une décision de justice de divulguer les données d'un client, seules les données de contenu (par exemple les e-mails) peuvent être transmises aux autorités. En cas de demandes de données à caractère personnel ou d'adresses IP, nous répondons toujours aux autorités que les données demandées n'existent tout simplement pas chez nous.
Informations générales et questions fréquentes
Général :
Pourquoi Posteo publie-t-il une fois par an un rapport de transparence ?
Nous souhaitons que nos clients sachent combien et quel type de demandes de renseignement nous obtenons des autorités. Nous souhaitons être transparents sur la façon dont nous traitons ces requêtes. Après la révélation de la surveillance massive des citoyens par les services secrets, il est aujourd'hui plus important que jamais que les fourniseurs de messagerie publient des rapports des transparence. Ils permettent de renforcer à la fois les droits fondamentaux, l'auto-détermination en matière d'information et la démocratie.
Pourquoi Posteo a-t-il publié en 2014 pour la première fois un rapport de transparence ? Et pourquoi aucun opérateur de télécommunications allemand ne l'avait-il fait ?
C'est seulement en 2013 que nous avons commencé à recevoir des demandes de la police. Pour nous, c'était très
clair : nous voulions publier à l'avenir un rapport de transparence sur les requêtes des autorités d'après le
modèle des entreprises de télécommunication aux États-Unis.
Nos avocats nous ont cepenant averti du fait que le cadre juridique pour cela n'était pas encore très
bien défini et qu'aucun opérateur de télécommunications allemand n'avait encore publié de rapport de
transparence, justement pour cette raison. Le législateur contraint les opérateurs de téléphonie allemands au
secret concernant les demandes de renseignement, entre autres dans la loi allemande sur les
télécommunications (TKG, en allemand) et les lois G10 (allemand). C'est
pourquoi nous avons commandé en mai 2014 une expertise (allemand). Nous devions clarifier la situation juridique car un non-respect
de cette obligation au secret peut être puni de plusieurs années de prison. L'expertise que nous avions
commandée a révélé que la publication de données purement statistiques qui ne permettent pas de tirer de
conclusions sur des cas particuliers est autorisée. Le ministère fédéral de la justice a confirmé cet état de faits sur une
demande de Christian Ströbele, membre du Bundestag. Suite à cela, Posteo a enfin publié le 14.05.2014
le premier rapport de transparence d'un fournisseur de messagerie allemand.
Que vise Posteo avec la publication de ses rapports de transparence ?
Nous souhaitons que cela devienne normal en Allemagne que les entreprises de télécommunication publient des
rapports de transparence. Cette forme de transparence renforce la possibilité de contrôle démocratique et
d'évaluation des mesures des surveillance. Quand nous avons communiqué en 2014 le premier rapport d'un
opérateur de télécommuniations, la Deutsche Telekom nous a suivis quelques heures plus tard. Entre-temps,
d'autres fournisseurs allemands ont publié de tels rapports. Nous proposons aux autres fournisseurs qui
envisagent de le faire d'effetuer un échange d'expériences.
De plus, nous souhaitons encourager les autres fournisseurs allemands à sortir leurs rapports de
transparence en open data (donnée ouverte) afin qu'un aperçu général transparent des demandes de renseignement
puisse émerger. Nous publions notre rapport de transparence dans un format ouvert et standardisé (XML et JSON)
afin que chaque personne intéréssée ait la possibilité de travailler nos données et de les traiter
statistiquement. Un de nos autres objectifs est de mettre le doigt sur les abus en matière de demandes
d'information et d'inciter ainsi à des améliorations.
Pourquoi est-ce que Posteo publie le rapport de transparence en open data (donnée ouverte) ?
Nous mettons dès maintenant à disposition les chiffres de nos rapports de transparence sous une forme lisible
par des machines. Les données peuvent être lues et travaillées sans licence (CC0). Ainsi, les personnes
intéressées ou les organisations pourront éventuellement travailler leurs données d'une manière totalement
différente de la nôtre - par exemple effectuert des analyses et des comparaisons, si tant est que d'autres
fournisseurs utilisent ce type de mise à disposition des données pour les données de leurs rapports de
transparence. Le concept important ici est l'« open data ». la société civile est plus à même de débattre
grâce à la mise à disposition transparente de ces données. Au contraire des données personnelles qui
nécessitent d'être sous haute protection, ces données statistiques ne nécessitent pas de protection mais
doivent au contraire être mises à disposition de toutes les personnes intéressées.
Afin que ces chiffres soient lisibles par les machines, nous utilisons ce que l'on appelle un schéma
plist/XML qui peut être utilisé sans aucun problème par les autres fournisseurs, voire si besoin élargi. Les
données de 2014 peuvent être téléchargées ici en JSON ou PLIST .
Est-ce que les rapports de transparence Posteo couvrent toutes les requêtes obtenues par Posteo jusqu'à maintenant ? Existe-t-il des « requêtes secrètes » qui ne peuvent pas figurer dans les statistiques ?
En Allemagne, il n'existe pas de requêtes secrètes que nous ne sommes pas autorisés à documenter statistiquement. Les rapports de transparence Posteo couvrent par conséquent toutes les requêtes que nous avons reçues. Au cours des quatre premières années d'exercice (2009-2012) de Posteo, nous n'avons pas reçu de demandes des autorités. Jusqu'qu printemps 2013, Posteo était un fournisseur de messagerie de très petite taille. Les rapports des années 2013, 2014 et 2015 sont mis à disposition. Nos rapports comprennent toutes les demandes des instances d'enquête ainsi que toutes celles des services secrets qui nous sont parvenues.
Pourquoi les autorités demandent aux fournisseurs de messagerie de divulguer les données de certains utilisateurs ?
Les autorités font la demande de données d'utilisateur pour différentes raisons : par exemple afin de clarifier certains délits ou d'enquêter sur des infractions. En cas de soupçon de graves infractions, les autorités judiciaires sont en droit, dans certaines circonstances, d'obtenir les e-mails ou les données de trafic des fournisseurs de messagerie. Cependant, une décision de justice est nécessaire. Pour la transmission de données à caractère personnel (par exemple le nom ou l'adresse du client), une décision judiciaire ou le soupçon d'une infraction grave ne suffisent pas. Chez Posteo, aucune donnée à caractère personnel ne peut être demandée, car nous ne collectons pas ces données.
Que fait Posteo en cas de requête des autorités ? Est-ce que Posteo envisage un recours en justice contre les requêtes illégitimes ?
Chaque requête des autorités est vérifiée au préalable par nos avocats. Nous prenons très au sérieux la
protection des données de nos clients. Si la vérification de nos avocats révèle qu'une requête n'est pas
légale, ou si l'étendue d'une décision ne recouvre pas les données sur lesquelles les autorités enquêtent,
nous déposons une plainte. Posteo ne divulguera jamais des données si un doute subsiste concernant
l'exactitude ou la légalité d'une décision. Nous ne craignons ni les coûts, ni les efforts occasionnés : nous
vous assurons que nos avocats spécialistes du droit des télécommunications feront tout pour défendre votre
droit à l'auto-détermination informationnelle, si cela était un jour nécessaire. Nous ne souhaitons pas faire
obstacle aux enquêteurs, mais nous voulons simplement être certains que les autorités d'enquête sont
habilitées à recevoir les données demandées. Si les autorités ont effectivement été autorisées par une
décision de justice à avoir accès aux données de contenu (par exemple les e-mails) d'un client de Posteo, nous
devons les lui transmettre. Nous y sommes contraints par la loi. Mais de telles requêtes sont très rares.
Dans la plupart des cas, les autorités font seulement la demande de données à caractère personnel comme
le nom et l'adresse. Comme nous n'enregistrons pas ces données, nous ne pouvons pas les divulguer.
Combien de fois Posteo a-t-il dû transmettre des données aux autorités compétentes ?
En 2013 et 2014, nous avons dû délivrer des données aux autorités judiciaires sous mandat judiciaire dans une poignée de cas particuliers seulement (voir rapports de transparence 2013 et 2014). En tout, 3 boîtes mail étaient concernées. Parfois, plusieurs arrêts judiciaires s'appliquaient à ces boîtes (par exemple une saisie de la boîte mail ainsi qu'une TKÜ). Les autorités avaient à chaque fois présenté une décision formellement correcte pour la surveillance permanente d'une boîte mail ou pour la saisie d'une boîte mail. La transmission des données a eu lieu après une vérification approfondie de la part de nos avocats. Avant 2013, nous n'avons reçu aucune requête des autorités.
Les employés de Posteo se sont-ils déjà vus menacés ou y a-t-il déjà eu des tentatives illégales les incitant à transmettre des données ?
Oui. Nous revenons sur ce point dans le thème central de notre rapport de transparence, dans la rubrique "Les autorités font la demande d'adresses IP de façon illégale".
Est-ce que les clients concernés sont informés par Posteo ?
Non, nous ne sommes pas autorisés à informer nos clients. Ce serait un acte répréhensible de notre part. Les opérateurs de télécommunication allemands sont contraints par différentes lois (dont la loi allemande sur la surveillance des télécommunications (TKG, en allemand) et la loi G10 (allemand)) au secret concernant la plupart des demandes d'information provenant des autorités. Cela a été fait ainsi afin d'empêcher que des enquêtes en cours soient mises en péril.
Types de données, requêtes et principes légaux :
Données à caractère personnel : de quoi s'agit-il ?
Vos données personnelles (comme votre nom, votre adresse ou votre numéro de compte) sont définies dans les textes de lois allemands comme des « données a caractère personnel ». Si vous êtes client d'un opérateur de télécommunications, l'entreprise (voir la loi allemande des télécommunications TKG § 111 - allemand) doit enregistrer au moins les données personnelles suivantes : votre nom, votre date de naissance ainsi que votre adresse. En cas de connexion, vos numéros de téléphone et de fax aussi bien que d'autres données comme les numéros d'appareils, les identifiants de connexion ou celles concernant le début et la fin du contrat doivent en outre être enregistrées. Un règlement particulier s'applique cependant aux fournisseurs de messagerie. Ils peuvent renoncer à collecter vos données (TKG §111) et ne sont pas obligés de les enregistrer. Posteo applique cette règle. Nous n'avons pas besoin de vos données personnelles, y compris pour notre comptabilité (voir : paiement anonyme chez Posteo). Quand les fournisseurs de messagerie enregistrent vos données, ils doivent également les divulguer. Si les fournisseurs de messagerie enregistrent vos données de paiement pour votre boîte mail, il s'agit là également de données à caractère personnel disponibles.
Pourquoi Posteo ne collecte-t-il aucune donnée à caractère personnel ?
Le législateur encourage explicitement les entreprises (loi fédérale de protection des données § 3a - allemand) à éviter d'enregistrer des données à caractère personnel à chaque fois que c'est possible :
Abstention de la collecte des données et minimisation des données : la collecte, le traitement et l'utilisation de données à caractère personnel et le choix et la gestion de systèmes de traitement des données doivent viser l'objectif de collecter, traiter ou utiliser aussi peu de données que possible. En particulier, les données à caractère personnel doivent être anonymisées ou pseudonymisées tant que cela est possible pour atteindre l'objectif visé et tant que cela n'occasionne pas d'efforts disproportionnés par rapport à l'objectif de protection.
Loi fédérale de protection des données §3a
Nous nous sommes basés sur cette exigence lors de la conception de Posteo.
Pour protéger nos clients le mieux possible, nous appliquons autant que possible la minimisation des
données : seules les donnés qui n'ont pas été collectées peuvent à 100 % ne pas être volées ou utilisées à des
fins malhonnêtes. Plusieurs cas de vol de données d'utilisateurs par des criminels auprès d'entreprises sont
connus, par exemple à des fins d'utiliser leurs données bancaires ou de mettre en place des fraudes. Notre
concept vise une protection des données maximale, c'est pourquoi nous ne collectons aucune donnée à caractère
personnel liée aux boîtes mail ou que nous avons anonymisé les procédures de paiement.
Dans quelles circonstances les autorités ont-elles le droit de faire la demande de données à caractère personnel auprès de fournisseurs de messagerie ? Est-ce qu'une demande de données à caractère personnel peut être déposée auprès de Posteo ?
Les autorités ne peuvent pas obtenir de données à caractère personnel de Posteo car nous ne les collectons
pas.
En général, les données à carcatère personnel peuvent être demandées aux fournisseurs de messagerie par
diverses autorités ou d'autres personnes autorisées en cas de soupçon d'infraction (par exemple de
stationnement non autorisé ou de désordre sur la voie publique). Il n'y a pas de vérification du contenu ou
une réserve du juge. La loi autorise l'identification d'utilisateurs d'Internet pour poursuivre tout type
d'infraction. Les fournisseurs de messagerie ayan plus de 100 000 utilisateurs doivent mettre automatiquement
à disposition pour ces demandes, quand ils collectent les données. D'après les données de l'agence fédérale
d'Internet, en 2014, environ 6,92 millions de sollicitations donnant 34,3 millions de réponses ont été menés
de cette façon. (source : Rapport d'activités de l'agence fédérale d'Internet 2014)
Est-ce que les autorités font uniquement des demandes de divulgation pour les données à caractère personnel que les entreprises sont autorisées à divulguer ?
Non. En pratique, la demande de renseignement concernant les données à caractère personnel définie par §113 TKG présente de graves problèmes de sécurité et manques. Pour en savoir plus sur ce sujet, lisez le paragraphe spécial de notre rapport de transparence de cette année qui se concentre sur ces problèmes.
Les données de trafic, qu'est-ce que c'est ?
Les donneés de trafic sont les données produites lors de télécommunications. Par exemple, elles documentent à quel moment un e-mail a été échangé entre deux boîtes mail. Les données de trafic produites chez un fournisseur de messagerie sont par exemple :
- L'information concernant le moment où un e-mail a été envoyé d'une adresse e-mail à une autre adresse e-mail.
- L'information concernant l'adresse IP de laquelle cet e-mail a été envoyé.
Ces données sont enregistrées dans ce que l'on appelle les « fichiers log » du fournisseur de messagerie. Ils ne sont autorisés à utiliser ces données que pour deux raisons :
- Pour reconnaître, limiter et résoudre des incidents techniques (TKG § 100 section 1), par exemple lors de l'envoi et de la réception des e-mails.
- Pour révéler une utilisation abusive des serveurs (TKG § 100 section 3), par exemple par des spammeurs.
Quand les données de trafic peuvent-elles être divulguées aux autorités ? Est-ce que les autorités peuvent exiger que Posteo collecte des données de trafic pour la poursuite d'infractions pénales ?
Les données de trafic sont protégées par le secret des télécommunications. C'est pouquoi il est interdit de divulguer des données de trafic à la simple demande des autorités. Les autorités judiciaires doivent s'appuyer sur un jugement pour nous faire la demande de données de trafic. Le juge répond positivement à cette demande en cas de soupçon d'une infraction grave seulement. La loi allemande ne permet pas l'enregistrement de données de trafic précisément pour la poursuite d'infraction (en particulier la rétention de données). Pour une divulgation d'informations, seules les données qui sont enregistrées car elles sont utiles au fonctionnement de l'entreprise peuvent être utilisées. Cela signifie que les autorités ne sont pas autorisées à nous demander de collecter plus de données de trafic de nos utilisateurs. Par exemple, si vous visitez notre site inernet et vous connectez à votre boîte mail, nous n'enregistrons pas votre adresse IP.
Est-ce que Posteo peut divulguer les adresses IP de ses clients ?
Non. Nous ne sommes pas autorisés à les collecter ni à les enregistrer, car nous n'en avons pas besoin pour le fonctionnement de notre entreprise. C'est poruquoi nous ne disposons pas d'adresses IP reliées aux boîtes mail et ne pouvons par conséquent pas les divulguer.
Qu'est-ce que le secret des télécommunications et dans quels cas peut-il être réduit ?
Le secret des télécommunications est un droit fondamental et est protégé, au même titre que le secret des correspondances et secret postal, par l'article 10 de la loi fondamentale allemande. Ce secret prévoit que les citoyens ont un droit de protection de leurs communications vis-à-vis de l'État afin de garantir des échanges et une transmission de faits et de pensées non surveillés. Sont compris dans le secret des télecommunications aussi bien les contenus concrets (conversations téléphoniques, e-mails) que les données de trafic d'une télécommunication. Il peut être cependant limité. Le code de procédure pénale allemand (StPO) et l'article 10 de la loi fondamentale définissent dans quels cas il peut l'être. La surveillance doit être ordonnée par un juge ou, si un délai est considéré dangereux, par le Parquet. Dans des cas particuliers, la divulgation des données de trafic peut également être ordonnée d'aprés le StPO, § 100g. La loi 10 de la loi fondamentale et les lois des services secrets définissent quand les services comme les services de protection de la constitution ou l'administration du service de protection militaire sont autorisés à surveiller les télécommunications. Si une surveillance est ordonnée, l'opérateur de télécommunications doit mettre à disposition des autorités concernées une copie de la télécommunication. La personne ciblée par cette surveillance doit être en partie informée de cette mesure appliquée par les autorités dès que « l'objectif de la mesure » le permet. Les autorités doivent alors détruire les données qu'elles ont obtenues.
Que sont les données de trafic et dans quelles circonstances peuvent-elles être l'objet d'une requête auprès des fournisseurs de messagerie ?
Les données de contenu ne sont rien d'autre que le « contenu » de vos communications, c'est-à-dire de vos
e-mails. Le législateur a posé des obstacles très importants à la divulgation des contenus : vos e-mails sont
protégés par le secret des télécommunications. Comme nous ne divulguons jamais des données volontairement
(StPO § 94 section 1) mais contredisons toujours formellement les demandes qui nous sont adressées, la saisie
pénale d'une boîte mail Posteo par un juge doit être ordonnée par un juge (StPO, § 94 section 2, § 98 section
1 p. 1 ou section 2 p. 1 ). Un ordre de surveillance d'une boîte mail dans le cadre du TKÜ couvrant une
période donné peut seulement être obtenu dans le cas d'infractions graves. Chaque décision juridique doit nous
(le fournisseur) être présentée par les autorités et est vérifié par nos avocats dans la forme et le fond
avant L'éventuelle divulgation des données. Le client concerné ne peut pas être informé d'un ordre TKÜ. Ce
serait un acte répréhensible de notre part.
Pour en savoir plus sur ce sujet, lisez le paragraphe spécial de notre rapport de transparence de cette
année qui se concentre sur ce sujet.
Quelle est la différence entre la saisie d'une boîte mail et une TKÜ ?
En cas de saisie pénale d'une boîte mail Posteo (StPO, § 94 section 2 , § 98 section 1 p. 1 ou section 2 p. 1), nous sommes oligés de transmettre tous les e-mails qui se trouvaient dans ladite boîte mail au mement de la saisie et sur laquelle porte le jugement. Dans le cas d'un arrêt de type TKÜ pour la surveillance d'une boîte mail, nous sommes obligés de copier pour les autorités autorisées tous les e-mails entrants et sortants pendant la durée définie. Les e-mails enregistrés préalablement ne sont pas concernés par le TKÜ. Cependant, ces deux mesures (saisie et surveillance permanente) peuvent être combinées.
Questions fréquentes sur la transmission des données : chiffrement, mots de passe et « interfaces d'écoute »
J'ai lu que les fournisseurs de messagerie doivent installer une interface d'écoute de l'État à partir de 10 000 utilisateurs. Est-ce vrai, et s'agit-il de ce qu'on appelle la boîte SINA ?
Chez Posteo, il n'y a pas de boîte SINA. De plus, la boîte SINA n'est pas vraiment une « interface d'écoute » qui donne accès aux données d'un fournisseur de messagerie. Pour en savoir plus sur la boîte SINA et la façon dont les fournisseurs de messagerie allemands transmettent des données aux autorités, rendez-vous sur notre article de blog (anglais). Dans le règlement relatif à la surveillance des télécommunications figure l'obligation pour l'opérateur de télécommunications d'installer un ordinateur spécial (boîte SINA) à partir de 10 000 utilisateurs. Il est difficile de dire sans aucun doute combien d'utilisateurs nous avons, car nous ne collectons pas les données à caractère personnel de nos clients. Nous connaissons seulement le nombre de boîtes mail. L'agence fédérale d'Internet estime que nous faisons maintenant partie des enteprises tenues de respecter cette règle. C'est pourquoi nous nous sommes vivement intéressés à ce sujet ces derniers temps. De nombreuses problématiques en sont resorties ; nous cherchons actuellement à y répondre. Dès que nous avancerons sur ce sujet, vous en serez informés sur notre blog.
Est-ce que Posteo peut être contraint par les autorités ou les services secrets à rompre un chiffrement ?
Non, ce n'est pas possiblle en Allemagne, contrairement aux États-Unis ou au Royaume-Uni. En Allemagne, il n'y a pas de lois qui peuvent nous contraindre à rompre un chiffrement. Nous avons fait vérifier cela par nos avocats avant de développer des options de chiffrement comme le stockage mail crypté. Par exemple, celui-ci est réalisé de façon à ce que Posteo ne puisse pas effacer le chiffrement installé par le client. Seul le client peut le faire. Si un client instaure le chiffrement de bout en bout de ses données, ce dernier ne peut pas non plus être effacé par les fournisseurs de messagerie.
Est-ce que les autorités ou des services peuvent contraindre Posteo à installer des portes de sortie ou assimilé ?
Non. Cela n'est pas prévu par la loi en Allemagne.
Posteo peut-il divulguer mon mot de passe Posteo aux autorités ?
Non, car nous n'enregistrons jamais les mots de passe en clair mais en « valeurs de hachage salé ». C'est pourquoi nous ne connaissons pas votre mot de passe et ne pouvons ni vous le donner, ni le divulguer à des tiers. Pour en savoir plus sur le chiffrement des mots de passe chez Posteo, rendez-vous sur notre page d'information sur le chiffrement.
J'ai enregistré un numéro de téléphone chez Posteo, est-ce que ce numéro peut être divulgué aux autorités ?
Non. Votre numéro de téléphone est enregistré dans notre banque de données de façon chiffrée, également sous la forme d'un « hachage salé ». Nous ne connaissons pas votre numéro de téléphone et ne pouvons par conséquent pas le divulguer à des tiers. Pour en savoir plus sur le chiffrement des numéros de portable chez Posteo, rendez-vous sur notre page d'information sur le chiffrement.
Est-ce que Posteo peut divulguer mon adresse IP ?
Non. depuis que, en mai 2010, la rétention de données a été rejetée par la cour consitutionnelle fédérale
allemande, les fournisseurs de messagerie allemands ne peuvent enregistrer des adresses IP qu'à des fins
opérationnelles, ceci pour une durée maximale de 7 jours.
Mais comme notre fonctionnement ne nécessite pas de connaître les adresses IP de nos clients, il ne nous
est pas permis de les enregistrer. C'est pourquoi nous n'enregistrons pas les adresses IP de nos clients et
que nous ne pouvons pas les divulguer.
Est-ce que Posteo est concerné par la réintroduction de la rétention de données ?
Le projet de loi du gouvernement fédéral visant à réintroduire la rétention de données ("Loi visant à l'introduction
d'une obligation d'enregistreent et d'un délai maximal d'enregistrement pour les données de trafic -
allemand)") prévoit actuellement que tout le champ de la messagerie sera exclu de cette obligation
d'enregistrement. Cela signifie que si rien ne change d'ici-là, Posteo ne sera pas concerné.
En dehors de cela, nous sommes fondamentalement contre la rétention de données. Nous suivons l'actualité
à ce sujet avec beaucoup d'attention.
Est-ce que les instances d'enquête peuvent avoir accès à mes données enregistrées si j'utilise le chiffrement de bout en bout ou si ma boîte mail Posteo est chiffrée (stockage mail crypté) ?
Si un arrêt du juge nous contraint à ouvrir une boîte mail, nous devons divulguer les données de contenu de
cette boîte mail. En l'état. Les données de messagerie enregistrées chez nous qui ont été chiffrées par le
client, à l'aide de notre stockage mail crypté par exemple ou d'un chiffrement de bout en bout, ne peuvent
techniquement pas être déchiffrées par Posteo.
Si les e-mails enregistrés ont été chiffrés, ils sont transmis aux autorités de façon chiffrée.