Le Parlement européen vote définitivement pour l'arrêt des voitures à moteur thermique

Verbrennermotor
Les conservateurs et les libéraux allemands ont voté contre les nouvelles exigences en matière de CO2, les Verts et les sociaux-démocrates ont voté pour. (Source : IMAGO / Rüdiger Wölk)

Les voitures neuves à moteur à combustion ne pourront plus être vendues dans l’UE que dans les douze années à venir environ. Mardi, à Strasbourg, le Parlement européen a donné son accord définitif aux nouvelles directives sur les émissions de CO2, selon lesquelles seules les voitures neuves qui n’émettent pas de gaz à effet de serre lors de leur utilisation pourront être vendues dans l’UE à partir de 2035.

L’objectif intermédiaire fixé pour 2030 est de réduire les émissions des voitures neuves de 55 % par rapport à 2021, et de 50 % pour les véhicules utilitaires légers. Les voitures déjà immatriculées pourront rester sur les routes ; les voitures d’occasion émettant du CO2 pourront continuer à être commercialisées.

Les négociateurs du Parlement et des pays de l’UE avaient déjà trouvé un accord sur ce compromis en octobre. Les députés européens ont formellement approuvé l’accord par 340 voix pour, 279 voix contre et 21 abstentions. Les États membres doivent encore donner leur accord, mais cela n’est qu’une formalité. Le compromis doit pouvoir être réexaminé en 2026.

Cette décision fait partie du programme « Fit for 55 » de la Commission européenne, qui vise à réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici 2030, par rapport à 1990. D’ici 2050, l’UE veut atteindre la neutralité climatique, c’est-à-dire ne plus émettre que du CO2 qui peut être réabsorbé.

Les partis allemands divisés

Les députés européens de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et du Parti libéral-démocrate (FDP) ont voté contre les objectifs, invoquant entre autres des inquiétudes quant à d’éventuelles suppressions d’emplois.

Les Verts et les sociaux-démocrates ont salué l’accord de mardi, le considérant comme un succès pour un transport routier plus respectueux du climat. Le porte-parole du groupe SPD pour les questions climatiques, Tiemo Wölken, a fait remarquer que les constructeurs automobiles s’étaient de toute façon déjà préparés depuis longtemps à une future activité sans moteurs à combustion. En même temps, la décision garantit selon lui que des compétences clés telles que la fabrication de batteries restent dans l’UE.

La question de l’abandon des véhicules à combustion a également fait l’objet d’un long débat au sein du gouvernement fédéral. Les Verts et les libéraux, principalement, ont défendu des positions différentes.

L’attachement aux e-carburants

L’un des points de désaccord dans les négociations de l’UE était de savoir s’il devait y avoir une exception pour les moteurs à combustion qui peuvent fonctionner avec des carburants synthétiques appelés e-carburants. Certains moteurs à combustion acceptent les e-carburants comme alternative aux carburants fossiles, mais continuent alors d’émettre des gaz à effet de serre. Leur fabrication nécessite beaucoup d’énergie et leur fonctionnement est considéré comme inefficace par rapport aux moteurs électriques, comme l’ont démontré des études (en allemand).

Dans le document de compromis, il est demandé à la Commission européenne, après des demandes insistantes du gouvernement allemand, de vérifier si les « e-carburants » pour les voitures ne pouvaient pas être envisagés à l’avenir. Le député Jan-Christoph Oetjen Oetjen (FDP) a toutefois déclaré mardi que la Commission n’avait jusqu’à présent pas donné l’impression de faire une proposition sérieuse dans ce domaine.

Le ministre fédéral des Transports Volker Wissing (FDP) a continué à soutenir sur Twitter les carburants synthétiques : d’après lui, il ne faut pas renoncer aux e-carburants pour les voitures climatiquement neutres au sein de l’UE.

Le commissaire européen au climat Frans Timmermans voit les choses différemment : les carburants devraient être utilisés là où ils sont vraiment nécessaires, notamment dans l’aviation. « Nous ne devrions pas les utiliser pour le transport routier », a-t-il commenté.

Des négociations sur les poids lourds

Peu après le vote de mardi, la Commission européenne a en outre présenté des projets visant à imposer également des directives nettement plus strictes pour les véhicules utilitaires dits lourds. Selon ce projet, les camions et les bus devraient émettre 90 % de CO2 en moins d’ici 2040 par rapport à 2019, a indiqué la Commission.

En guise d’objectif intermédiaire, elle propose que les émissions de CO2 des véhicules utilitaires lourds soient réduites de 45 % d’ici 2030 et de 65 % d’ici 2035. Des exceptions sont prévues pour les véhicules spéciaux tels que les ambulances et les camions de pompiers ainsi que les véhicules agricoles. Les États membres de l’UE et le Parlement européen doivent encore négocier un compromis sur ces propositions.

Pour l’eurodéputé Vert Michael Bloss, les propositions de la Commission concernant les camions et les bus ne vont pas assez loin : « Là aussi, il faut désormais de la clarté pour cette industrie et une date de fin pour les moteurs à combustion des camions ». (dpa / hcz)