Pays du G7 : arrêt du financement de l'énergie provenant du charbon
Les ministres de l’Environnement et de l’Énergie des pays du G7 souhaitent mettre un terme au soutien financier direct de l’industrie du charbon de la part de l’État. Les ministres se sont mis d’accord sur ce point lors de leur réunion de deux jours, comme l’a annoncé le ministère allemand de l’Environnement vendredi après-midi. Les mesures nécessaires devraient être introduites dès cette année.
Dans le document final (en anglais) de la réunion, il est précisé en outre que les États souhaitaient « mettre un terme aux aides gouvernementales pour les énergies fossiles à forte émission de carbone ». Cette décision devrait également être appliquée à l’aide au développement et aux accords commerciaux. Les pays du G7 veulent revoir à cette fin leurs politiques commerciales et financières. À partir de 2030, la totalité du secteur de l’électricité devrait « continuer à être décarbonée », c’est-à-dire ne plus émettre de CO2.
La position actuelle en Allemagne est que les centrales à charbon continueront à fonctionner jusqu’à 2038 (en allemand). En raison des objectifs climatiques actualisés (en allemand) de l’Allemagne, ce plan doit, d’après les experts (en allemand), être adapté de toute façon. L’Allemagne souhaite atteindre la neutralité carbone dès 2045.
Des failles subsistent
Certes, les États du G7 avaient affirmé dès 2016 être prêts à ne plus investir d’argent dans les énergies fossiles (en anglais), mais ces déclarations avaient été formulées de manière extrêmement vague. Ainsi, cette réglementation devait entrer en vigueur en 2025 seulement et ne concernait que les investissements « inefficaces ». Cette formulation laissait une marge d’interprétation et d’action très large.
La déclaration désormais adoptée laisse également une marge de manœuvre. « Dans ce contexte, nous éliminerons progressivement tout nouveau soutien gouvernemental direct à l’énergie fossile internationale à forte émission de carbone, sauf dans des circonstances limitées, à la discrétion du pays concerné », indique la déclaration finale. L’investissement de chacun doit absolument être « compatible avec une voie ambitieuse et clairement définie vers la neutralité carbone, afin de maintenir atteignable l’objectif d’1,5 degré Celsius ».
Les participants s’expriment plus concrètement sur les centrales à charbon : « Nous insistons sur le fait que l’investissement international dans la production d’électricité à partir de charbon de cette intensité doit cesser maintenant, et nous nous engageons à prendre des mesures concrètes pour mettre un terme absolu à tout nouveau soutien gouvernemental direct à la production internationale d’électricité à partir de charbon thermique de cette intensité d’ici la fin de 2021. »
Il ne ressort pas clairement de cette information si on entend par « la production d’électricité à partir de charbon de cette intensité » les investissements dans des projets de production d’électricité au charbon utilisant la technologie dite CCS, c’est-à-dire le captage et le stockage de dioxyde de carbone. Lors de ce procédé qui n’est pas encore opérationnel, le CO2 indésirable produit doit par exemple être entreposé dans des cavités souterraines. Des experts (en allemand) et des organisations environnementales (en allemand) critiquent le fait que ni la sécurité, ni l’efficacité économique du procédé ne soient démontrées jusqu’à présent.
L’organisation environnementale Germanwatch a malgré tout salué cet accord. « Il est très réjouissant que l’annonce d’objectifs s’appuie sur des décisions concrètes pour mettre un coup d’arrêt au financement international du charbon et sur l’annonce de ressources supplémentaires pour le climat », a déclaré Christoph Bals (en allemand), directeur politique de l’organisation pour l’environnement et le développement Germanwatch. D’après lui, il est important que les chefs et cheffes de gouvernement également s’alignent sur ces annonces lors du sommet du G7.
L’IEA exige également une sortie
La semaine dernière, l’agence internationale de l’énergie (IEA) a surpris avec sa demande d’un gel immédiat des investissements internationaux pour les nouveaux projets pétroliers, gaziers et charbonniers. L’organisation avait argué que ce pas serait nécessaire afin de rendre nulles les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. Jusqu’à présent, les déclarations des gouvernements sur le climat (en allemand) n’étaient pas suffisantes, d’après l’IEA, pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris sur le climat et limiter le réchauffement climatique à 1,5 degrés Celsius.
L’organisation estime que l’importance et la demande de combustibles fossiles ainsi que leurs prix s’effondreront d’ici 2050. En effet, le secteur de l’énergie devrait d’après elle être largement basé sur des sources d’énergie renouvelables d’ici 2050. Une politique qui mette fin à la vente de nouvelles voitures à moteur à combustion interne d’ici 2035 serait en outre nécessaire.
D’autres accords
Les ministres des sept États – Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, États-Unis et Royaume-Uni – se sont également prononcés en faveur de la protection de 30 % des zones terrestres et marines nationales ainsi que mondiales d’ici 2030. Le gouvernement allemand avait rejoint au début de l’année la High Ambition Coalition for Nature and People (HAC), une alliance de plus de 50 gouvernements qui se sont engagés à atteindre cet objectif de 30 %.
Dans leur communiqué final, les ministres du G7 s’engagent également à atteindre l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050. Les ministres du G7 souhaitent également apporter un soutien accru aux pays en développement en matière de protection du climat. D’ici à la conférence mondiale sur le climat qui se tiendra à Glasgow en novembre, ils veulent convenir d’une augmentation des ressources financières correspondantes pour les années à venir. La protection de la nature et la protection du climat doivent être plus étroitement liées : dans la perspective de la conférence mondiale sur la biodiversité qui se tiendra à Kunming, en Chine, les ministres se sont engagés à œuvrer en faveur d’un cadre mondial ambitieux pour la biodiversité. Les discussions ont également porté sur l’intensification de la lutte contre le trafic d’espèces sauvages et sur la promotion de chaînes d’approvisionnement durables, sans déforestation.
Il y a une nécessité d’agir, même après l’accord actuel. Parce qu’en 2020, la température moyenne dans le monde entier était déjà d’1,2 degrés Celsius au-dessus du niveau de l’ère pré-industrielle (en allemand). Dans certaines parties du monde, la limite d’1,5 degrés Celsius a déjà été dépassée. (dpa / hcz)